Le Ghana est devenu le premier pays
d’Afrique à introduire simultanément les vaccins antipneumococciques et
antirotavirus pour lutter contre les principales causes de pneumonie et de
diarrhée sévère, les deux maladies infantiles les plus meurtrières au monde.
Chaque année, plus de 2,7 millions
d’enfants de moins de cinq ans meurent victimes de pneumonie et de diarrhée
sévère dans le monde. Au Ghana, ces maladies meurtrières représentent environ 20
% de la mortalité des enfants de moins de cinq ans.
Mme Ernestina Naadu Mills, Première
dame du Ghana, a été rejointe aujourd’hui par l’honorable M Alban S. K. Bagbin,
ministre ghanéen de la Santé, Le Dr Seth Berkley, PDG de GAVI Alliance, le Dr
Anarfi Asamoa-Baah, Directeur général adjoint de l’OMS, le Dr Iyabode Olusanmi,
représentant résident de l’UNICEF dans le pays et d’autres invités
internationaux lors d’une cérémonie spéciale à Accra, au cours de laquelle les premières
doses de vaccins ont été administrées aux enfants. Des centaines de
participants se sont réunis pour célébrer cet événement marquant l’histoire de
la santé publique.
« Aujourd’hui est un grand jour
pour les Ghanéens. Nous pouvons désormais améliorer le sort de nos enfants, qui
sont les garants de notre avenir et la plus précieuse ressource de notre pays »,
a déclaré la Première dame, qui a par ailleurs administré l’une des premières
doses du vaccin contre le rotavirus lors de la cérémonie qui s’est déroulée à
Indépendence Square.
« Nos enfants meurent de ces
maladies évitables par la vaccination depuis trop longtemps et aujourd’hui
marque le début d’une riposte historique», a déclaré l’honorable M Alban S. K.
Bagbin, ministre ghanéen de la Santé. « Grâce à ces vaccins, nous allons
atteindre l’Objectif du Millénaire pour le développement 4, qui est de réduire
de deux tiers la mortalité infantile dans le pays d’ici 2015 », a-t-il
ajouté.
Cette introduction historique au Ghana
constitue une étape importante de l’initiative mondiale pour la vaccination
d’un grand nombre d’enfants de pays en développement contre les maladies les
plus meurtrières. Les vaccins antipneumococciques et antirotavirus ont été
introduits respectivement dans dix-sept et six pays soutenus par GAVI au cours
des dernières années. GAVI s’est en outre engagée à soutenir l’introduction de
ces vaccins dans plus de 40 pays d’ici 2015.
« Grâce au travail énorme et aux
efforts qui ont mené à ce double lancement, le Ghana est aujourd’hui l’un des
pionniers de la lutte contre la pneumonie et les maladies diarrhéiques », a
déclaré le Dr Seth Berkley, PDG de GAVI. « Cette introduction simultanée marque
une nouvelle étape ambitieuse et encourageante pour assurer à tous les enfants
qui en ont le plus besoin un accès rapide et efficace aux vaccins,
indépendamment de leur lieu de naissance», a-t-il ajouté.
Ces vaccins ont été financés grâce aux
contributions généreuses des donateurs de GAVI, notamment le Royaume-Uni,
l’Italie et les Etats-Unis, et cofinancés par le gouvernement ghanéen. Plus de
400 000 enfants ghanéens seront vaccinés contre les infections à
pneumocoques grâce à une contribution financière de 1,5 millions £ de JP
Morgan, complétée par l’apport d’un montant identique de la part du Royaume-Uni
dans le cadre du Matching Fund de GAVI, pour un montant total de 3 millions £.
Le soutien de GAVI pour l’introduction
du vaccin antipneumococcique permettrait d’éviter plus de 7 millions de décès
d’ici 2030. A horizon similaire, le soutien de GAVI pour l’introduction du
vaccin antirotavirus permettrait de sauver 2,4 millions d’enfants
supplémentaires.
Le Ghana a régulièrement renforcé son engagement en faveur de la santé
publique à travers la vaccination depuis qu’il a lancé en 1978 son programme
élargi de vaccination.
« Au Ghana, le taux de vaccination infantile s’élève désormais à
plus de 90 % », selon le Dr Anarfi Asamoa-Baah, Directeur général adjoint
de l’OMS. « Outre son programme élargi de vaccination de routine, le pays
organise des activités de vaccination supplémentaires en vue de réduire
l’incidence d’autres maladies, comme la poliomyélite, la rougeole et la fièvre
jaune ».
Cette introduction simultanée au Ghana
permettra non seulement de prévenir les maladies, mais aussi de réduire
considérablement le coût élevé des soins et traitements médicaux, et le temps
qui leur sont consacrés, dans le but de faire reculer la pauvreté et de
promouvoir la croissance économique. Par exemple, le traitement de la diarrhée
à rotavirus chez les enfants ghanéens coûte chaque année au pays près de 3,2
millions US$, selon les estimations.
« Le
potentiel salvateur des vaccins antipneumococciques et antirotavirus est énorme.
Un changement de comportement positif au sein des communautés constitue
toutefois la clé d’une intervention réussie », a pour sa part indiqué le
Dr Iyabode Olusanmi, représentant résident de l’UNICEF dans le pays.
« Les
parents doivent reconnaître que la vaccination apporte de multiples bienfaits
sur la santé des enfants et respecter scrupuleusement les obligations du
calendrier vaccinal, qui vise à préserver leur bonne santé. Nous comptons ainsi
augmenter la demande de vaccins nouveaux, améliorer les comportements et les
pratiques, et influencer positivement les normes sociales qui visent à susciter
un changement durable », a-t-elle ajouté.
Cette introduction a été rendue
possible grâce à une collaboration étroite avec l’ensemble des membres de GAVI
Alliance, mais aussi grâce aux partenariats innovants avec les fabricants en
vue de rendre ces vaccins disponibles pour les enfants des pays en
développement à une fraction du prix établi dans les pays industrialisés.